Pourim samea’h! Le hasard n’existe pas
Shabbat Zakhor: se souvenir de ce qu’à fait Amalek et de qu’il fait encore. Deut. 25:17-19
Pourim, mot d’origine persane signifie « sorts ». C’est le jour où le sort, le pour fut tiré par Haman, le ministre du roi Assuérus, qui cherchait le moment idéal pour anéantir le peuple juif, le 13 Adar. Le mois d’Adar était le mois de la mort de Moshé, et Haman y voyait là un heureux présage annonçant la fin du peuple qu’il haïssait. Mais il avait oublié que c’était également la date de la naissance de Moshé!
L’histoire de Pourim c’est l’histoire d’une jeune reine juive qui fut l’outil de salut pour le peuple juif et c’est aussi l’intervention miraculeuse mais cachée de D.ieu dont le nom n’apparaît pas une seule fois dans la Méguilla (Rouleau d’Esther.) Le plan diabolique va être spectaculairement renversé et au lieu du génocide prévu par Haman, c’est la victoire sur les ennemis en un jour de fête officiel qui va être proclamée dans toutes les générations de Juifs jusqu’à aujourd’hui.
Il est dit que la fête de Pourim sera encore célébrée dans les temps messianiques car elle symbolise la victoire sur Amalek, et la preuve de l’amour de D.ieu pour Son peuple.
C’est la dernière fête de l’année qui précède la première, Pessa’h Elle annonce déjà la délivrance.
Contexte historique :
L’histoire se passe pendant les 70 années de captivité du peuple juif en Babylone, il y a environ 2370 ans suivant les dates juives. Arochvéroch, Ataxercès I ou II suivant les sources, est alors le représentant de l’empire perse qui a succédé à l’empire babylonien. Vashti, sa femme est la seule descendante de Nebucanetsar.
Le roi donne un festin à tout son royaume, pour se réjouir du fait que les 70 ans de captivité se sont écoulés sans que le D.ieu des Juifs les délivre et sans que Jérusalem soit reconstruite comme l’avait prédit les prophètes . C’est sous son règne que les travaux de reconstruction du Temple avaient cessé. Il avait, comme son prédécesseur Belchatsar avant lui, profané les objets sacrés du Temple et servait à boire dans les coupes.
Ivre, il invite sa femme Vashti à se présenter nue raconte le Midrash pour faire voir sa beauté aux notables du royaume. Devant le refus de celle-ci, il la répudie et cherche une nouvelle femme parmi les jeunes filles du royaume.
Esther est choisie et taira son origine jusqu’au moment propice. Devant le refus de Mordechaï de se prosterner devant Haman celui-ci tentera d’exterminer la population juive entièrement, décrétant le premier génocide juif.
Esther, après avoir jeûné ira voir le roi pour intercéder pour son peuple, la situation s’inversera complètement au profit des Juifs et Haman finira pendu avec ses fils. Mordechaï sera élevé devant le roi et le jour de deuil programmé par le descendant d’Amalek se transformera en jour de joie officiel pour les générations futures des descendants d’Avraham.
Cette fête de Pourim nous décrit une fois de plus le combat acharné mené contre le peuple juif, combat mené pour faire disparaître le nom de D.ieu sur terre.
En effet, Haman était amalécite, descendant d’Agag, lui-même descendant d’Amalek.
Après la sortie d’Egypte, les nations du monde éprouvèrent de la crainte devant le peuple juif sauf une nation, Amalek qui n’hésitera pas à attaquer les fils d’Israël fatigués dans le désert.
D.ieu avait alors ordonné la destruction radicale d’Amalek :
Et quand l’Eternel, ton Dieu, t’aura donné du repos de tous tes ennemis à l’entour, dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne en héritage pour le posséder, il arrivera que tu effaceras la mémoire d’Amalek de dessous les cieux, tu ne l’oublieras pas. Deutéronome 25:19
Des années plus tard, le roi Shaül ne respectera pas ce commandement et laissera en vie le roi amalécite Agag qui aura le temps d’engendrer une progéniture pendant la nuit nous raconte le Midrash avant que Chmouel le tue:
Et Saül et le peuple épargnèrent Agag, et le meilleur du menu et gros bétail, et les bêtes de la seconde portée, et les agneaux, et tout ce qui était bon, et ils ne voulurent pas les détruire entièrement ; mais tout ce qui était misérable et chétif, cela ils le détruisirent entièrement. 1 Samuel 15:9
Amalek, symbolise le doute et l’hésitation comme le révèle la valeur numérique de son nom qui est identique à celle du mot hébreu safek, doute : 240
D’autre part le mot utilisé dans le verset 18 du chapitre 25 de Deutéronome,« qui t’a rencontré korekha » qui signifie également refroidir, du mot «kor», contient la racine du mot « par hasard mikreh»
Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek, en chemin, quand vous sortiez d’Egypte, comment il te rencontra,korekha dans le chemin, et tomba en queue sur toi, sur tous les faibles qui se traînaient après toi, lorsque tu était las et harassé, et ne craignit pas Dieu. Deutéronome 25:17-18
Amalek, c’est le doute quant à l’existence de D.ieu, la froideur quand aux miracles et à la bonté divine et le refus d’admettre que D.ieu tient toutes les destinées entre Ses mains. Haman préfèrera tirer le pour, le sort et se confier dans le pouvoir occulte du hasard plutôt que d’admettre la suprématie de D.ieu. Pas plus qu’Amalek n’a craint la colère divine en attaquant Son peuple dans le désert, Haman ne la craint et tentera une nouvelle fois de détruire ce peuple.
L’esprit d’Amalek hantera encore les pensées d’autres Haman qui chercheront à exterminer toute trace du peuple juif en des Hitler et autres tyrans modernes…
L’antidote d’un Haman c’est Mordechaï qui ne se prosternera pas devant son intimidation et qui gardera sa foi intacte tout comme son aïeul BenYamin, de la tribu duquel il est issu, qui, encore dans le ventre maternel ne se prosternera jamais devant Esav. Sur son territoire sera construit le Temple de Jérusalem et il ne quittera jamais la tribu royale de Yéhouda même pendant l’exil.
Pas une fois dans la Méguillat Esther (Rouleau d’Esther) le nom de D.ieu est mentionnée.
Le mot méguilla, rouleau en hébreu est tiré du mot « révéler » et le nom Esther, dont le nom juif était Hadassa, vient de la racine « dissimuler, voiler ». Le livre d’Esther nous révèle les choses cachées de D.ieu et Son intervention discrète mais toujours présente auprès de Son peuple.
C’est pour cela que l’on a la coutume de se déguiser à Pourim, pour se dissimuler et cette interprétation remonte jusqu’à l’époque du désert où D.ieu a annoncé qu’Il serait voilé aux yeux de Son peuple dans la suite des temps. Le mot cacherai contient la racine du mot Esther :
Et moi, je cacherai, astir, entièrement ma face, en ce jour-là, à cause de tout le mal qu’il aura fait ; parce qu’il se sera tourné vers d’autres dieux. Deutéronome 31:18
La fête de Pourim c’est la fête qui nous rappelle que le hasard n’existe pas, que Dieu est fidèle et qu’Il n’abandonnera jamais Son peuple, que Ses ennemis seront détruits et qu’Il Se dévoilera à la fin aux yeux du monde entier et tous Le reconnaîtront et tous se prosterneront devant le Roi des rois ! Amen :
Et je ne leur cacherai, astir,ma face, parce que j’aurai répandu mon Esprit sur la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Eternel. Ezékiel 39:29
Orah Sofer