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Hérodion, le lieu de sépulture du roi Hérode

Hérode, la forteresse du désert de Judée.

Article paru dans le magazine Ashdod Aujourd’hui.

Hérodion vu d’en-haut. Photo credit: Orah Sofer

Non loin de Jérusalem, à environ 12 kilomètres au sud, se dresse une forteresse magnifique située à environ 750 mètres d’altitude. Le grand constructeur mégalomane, Hérode, avait fait de ce lieu sa dernière demeure. Créée de main d’homme, la colline artificielle abrite en son sein un palais dont le faste n’avait rien à envier à celui de Massada. Fidèle à sa culture romaine, Hérode y avait fait construire des thermes, une salle de réception parée de fresques aux couleurs chatoyantes, et un aqueduc qui alimentait une grande piscine au bas du tumulus. La forteresse était agrémentée de quatre tours rondes, chacune alignée selon les quatre points cardinaux. L’historien juif du 1ier siècle, Flavius Josèphe, en donne la description suivante:

 Cette forteresse, située à une soixantaine de stades de Jérusalem, est naturellement forte et convient tout à fait à une telle construction, car on trouve non loin une colline, élevée à une grande hauteur par la main de l’homme et façonnée comme une mamelle. Dans l’intervalle, se dressent des tours rondes, et il y a aussi une pente abrupte constituée de deux cents marches de pierre taillée. A l’intérieur se trouvent de somptueux appartements royaux conçus à la fois dans un souci de sécurité et d’esthétique. Au bas de la colline, s’étendent des parcs qui méritent d’être visités, entre autres, pour voir comment l’eau, qui manque sur place, est acheminée à grands frais sur une grande distance. La plaine environnante fut construite comme une véritable ville, la colline servant d’acropole aux autres habitations. 
(Guerre I, 31, 10 ; Antiquités XIV, 323-325)

Hérode choisit ce lieu précis en souvenir d’une bataille cruciale contre les Parthes d’où il sortit vainqueur. C’est la raison pour laquelle il se construisit cet édifice impressionnant qui devint par la suite le refuge des rebelles de la Grande révolte contre les Romains.

Tryclinium.Photo credit Orah Sofer

Par la suite, les rebelles de la révolte de Bar Kochba s’emparèrent du site et connectèrent les citernes sous-terraines du palais pour en faire des habitations secrètes. On peut aujourd’hui déambuler dans ces citernes creusées dans la roche blanche calcaire et ressentir l’atmosphère particulière de cette forteresse solitaire du désert de Judée. Hérode représentant l’ennemi romain haï, les rebelles détruisirent certaines parties du palais, et transformèrent le triclinium en synagogue. C’est d’ailleurs une des synagogues les plus anciennes avec celle de Gamla et de Massada. Les Romains s’emparèrent de la forteresse qui resta inhabitée jusqu’à ce que quelques moines y établirent une église à l’époque byzantine. Bien vite, le désert reprit ses droits et la forteresse se recouvrit de sable et de poussière jusqu’à nos jours.

Le site ne peut être dissocié de l’archéologue israélien Ehoud Netzer qui fouilla sur place pendant trente-huit ans. Il était persuadé qu’il découvrirait la sépulture du roi fou, dont une autre description de Flavius Josèphe, concernant le cortège mortuaire d’Hérode, donnait les détails. Sur un lit d’or massif, constellé de pierreries, était jeté un tapis de pourpre brodé de couleurs variées : le corps reposait sur cette couche, enveloppé d’une robe de pourpre, la tête ceinte du diadème, surmontée d’une couronne d’or, le sceptre  dans la main droite. Autour du lit marchaient les fils d’Hérode et la foule de ses parents, et après ceux-ci les gardes, les mercenaires thraces, germains et gaulois, tous dans leur équipement de guerre. Tout le reste de l’armée formait escorte ; elle s’avançait en armes, accompagnant en bon ordre les généraux et les commandants ; venaient, enfin, cinq cents serviteurs et affranchis, portant des aromates. Le corps fut ainsi transporté sur un parcours de 200 stades jusqu’à, Hérodion, où il fut enseveli comme le roi l’avait prescrit. Ainsi finit le règne d’Hérode. Antiquités XVII, 196-199.

Ehoud Netzer finit par découvrir le tombeau tant recherché. Il avait été détruit en morceaux par les rebelles de la Grande révolte qui avaient voulu faire disparaître toute trace d’assimilation romaine. Malheureusement, au plus fort de sa carrière, alors qu’il s’apprêtait à faire une exposition sur Hérodion, et exposer le sarcophage d’Hérode, le professeur trouva la mort, le 27 octobre 2010, en faisant une chute près de l’endroit où il avait découvert l’objet de ses recherches assidues. Ce fut une grande perte pour le monde archéologique, le professeur était apprécié de tous. Hérode, constructeur génial et paranoïaque, personnage à la fois adoré et haï de son peuple, aura une fois de plus laissé un souvenir amer de sa présence à Hérodion.Une visite d’Hérodion vous intéresse ? Suivez le guide !

Orah Sofer, Guide Touristique Licenciée du Ministère du Tourisme, Guide certifiée à la Cité de David, Guide certifiée à l’Institut du Temple.

www.visiterisrael.com

972 (0)54-2074313

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